L’engagement des postérieurs est une notion très importante en équitation. En dressage classique, en western, en CSO ou en complet, cette notion revient quelque soit la discipline équestre.
En fait, l’engagement des postérieurs est un élément essentiel à la posture du cheval qui porte. Comme on l’a vu dans l’article clé sur la locomotion du cheval, il permet la mise en tension de la ligne du dessus. Autrement dit, l’engagement des postérieurs permet au dos de fonctionner et porter son cavalier.
La biomécanique du cheval en mouvement met en lumière qu’il faut un cheval souple et musclé pour avoir un bon engagement des postérieurs.
Il faut ensuite identifier les problématiques propres au cheval qui lui empêche d’engager ses postérieurs.
Enfin, il faut sélectionner desexercices pour améliorer l’engagement des postérieurs. Ces exercices sont variés : le travail en latéral sera très important (cession à la jambe, cession à la jambe, appuyer…).
#1. Qu’est-ce que l’engagement des postérieurs : observables et biomécanique du cheval
#2. Identifier les problématiques liées à l’engagement des postérieurs
#3. Exercices pour améliorer l’engagement des postérieurs de ton cheval
#1 Qu’est-ce que l’engagement des postérieurs : observables et biomécanique du cheval
1.1. Locomotion du cheval : l’engagement des postérieurs
Biomécanique simple de l’engagement des postérieurs
Lors de l’engagement des postérieurs, le bassin et les fémurs vont s’engager sous le ventre. On dit qu’il y a une flexion lombaire (au niveau de la colonne vertébrale), une flexion de l’articulation de la hanche, et une extension du genou (permettant au fémur d’aller sous la masse).
Dans l’échelle de progression, l’engagement des postérieurs est une composante qui arrive rapidement.
Une idée fausse sur l’engagement des postérieurs
Ne vous trompez pas : un cheval qui se déjuge ou qui méjuge… ne résume pas la qualité de l’engagement des postérieurs !!
- Un cheval qui se déjuge a le postérieur qui se pose derrière l’antérieur, souvent blâmer car on pense que le cheval n’engage pas assez
- Un cheval qui se juge a le postérieur qui se pose dans la trace des postérieurs
- Un cheval qui se méjuge a le postérieur qui se pose devant l’antérieur, souvent recherché, car on considère qu’il engage bien.
Ces observables ne sont pas signe d’une bonne qualité de l’engagement des postérieurs. Imaginez un cheval avec de longues jambes, un dos court et très souple. Naturellement, il aura tendance à méjuger. Alors qu’un cheval raide avec un dos long et des petits jambes aura BEAUCOUP de mal à méjuger.
La qualité de l’engagement des postérieurs se juge en fait par l’écart entre le désengagement et l’engagement des postérieurs. Cette notion est primordiale à comprendre. D’ailleurs, on en parle et on l’observe précisément dans le stage locomotion que je propose au sein des écuries de Pépanie et dans toute la France ! 🙂
1.2. La capacité d’engagement des postérieurs du cheval dépend de deux composantes principales
a) La capacité d’engagement du postérieur dépend des muscles de l’engagement
Pour permettre aux postérieurs du cheval d’aller sous la masse, il faut que des muscles se contractent et soient assez forts pour le faire.
Ces muscles de l’engagement du postérieur sont principalement les ilio–psoas. Ils permettent une flexion lombaire et une flexion de la hanche (aussi appelée l’articulation coxal–fémorale).
Ensuite, nous pouvons cité les muscles fémoraux crâniaux (tenseur du fascia lata et quadriceps fémoral). Ils permettent notamment de renforcer la flexion de la hanche, et de permettre l’extension du genou.
Ainsi, l’engagement des postérieurs dépend de la force et explosivité des muscles de l’engagement du postérieur.
b) La capacité d’engagement des postérieurs dépend de la souplesse du cheval
Rappelons que :
« fléchir une articulation, ce ne sont pas les muscles qui déterminent la flexion, mais bien ceux qui s’y opposent, car ce sont ceux-là qui doivent céder » (citation du Général L’Hotte)
En d’autres termes, pour que les postérieurs puissent s’engager sous la masse par l’action des muscles cités précédemment, il faut que les muscles opposés soient capables de s’étirer pour ne pas bloquer ce mouvement.
Concernant l’engagement des postérieurs, ce sont les muscles de la propulsion c’est-à-dire ceux situés au niveau de la croupe qui doivent être capable de s’étirer pour ne pas limiter l’engagement (dessinés en jaune sur le schéma).
Ainsi, l’engagement des postérieurs dépend de la souplesse des muscles de la propulsion du cheval.
c) améliorer l’engagement des postérieurs c’est jouer sur deux facteurs principaux
Ainsi, vous l’aurez compris, l’engagement des postérieurs dépend de ces deux compostantes principales :
- la force et explosivité des muscles de l’engagements des postérieurs
- la souplesse des muscles de la propulsion des postérieurs
Un petit schéma vous résume tout cela :
#2 Identifier les problématiques liées à l’engagement des postérieurs
Avant de travailler l’engagement des postérieurs, il faut d’abord comprendre quelle est la composante problématique : un manque de souplesse ? une contracture ? ou simplement un manque de force des muscles ?
2.1. Améliorer rapidement l’engagement des postérieurs en levant les contractures musculaire
Comme nous venons de le voir, la capacité d’engagement du postérieur dépend de la capacité des muscles opposés à s’étirer. Ainsi, les muscles opposés à l’engagement sont les muscles de la propulsion (situés au niveau du dos et de la croupe). Si ces muscles sont contracturés (dû à un exercice réalisé trop vite et trop fort auparavant) ou simplement si ces muscles manquent de souplesse, cela va forcément impacter l’engagement et ainsi restreindre le mouvement.
Il y a 2 choses à faire dans l’ordre :
- diagnostic : identifier la zone contracturé
- si contracture, étirer le muscle pour lever la contracture dans l’immédiat
1. Identifier une contracture
La première chose à faire est de vérifier qu’il n’y a pas de contracture au niveau des muscles de la propulsion.
Vous pouvez utiliser alors le point de tension sciatique situé au niveau de la corde du jarret pour identifier si il y a ou non un point de tension musculaire.
2. Etirer les muscles pour lever les contractures
Vous pouvez effectuer des étirements en ramenant le postérieur du cheval sous la masse. Ces étirements doivent durer minimum 10 secondes pour permettre la levée de la contracture.
2.2. Assouplir le cheval pour améliorer l’engagement des postérieurs sur le moyen terme
Pour améliorer l’engagement des postérieurs, il faut assouplir les muscles antagonistes (c’est-à-dire d’augmenter leur possibilité d’étirement).
Au-delà des étirements qui permettent de résoudre rapidement une contracture musculaire, il y a l’assouplissement : pour que le cheval devienne plus souple, les étirements peuvent être efficaces (à condition qu’il durent au moins 30 secondes), mais le travail et le mouvement le sera aussi.
Assouplir son cheval et avoir de vrais résultats : travailler son cheval minimum 3 fois par semaine pendant 3 semaines
#3. Exercices pour améliorer l’engagement des postérieurs
Vous allez chercher à augmenter l’engagement du postérieur sous la masse PROGRESSIVEMENT, cela permettra de travailler à la fois :
- la force du muscle qui provoque le mouvement (ilio-psoas et fémoraux crâniaux)
- assouplir les muscles de la propulsion (les muscles antagonistes à l’engagement)
3.1. La « simple » mobilisation des hanches
Horsemanship : mobilisation des hanches depuis l’arrêt
Un exercice très utile consiste à travailler la mobilisation des hanches telle qu’elle est faite en « équitation éthologique » : Demander à votre cheval de croiser ses postérieurs en faisant attention que le postérieur interne passe devant le postérieur externe.
Observables : Les postérieurs doivent se croiser et le postérieur interne ne doit pas se poser uniquement à côté de l’autre mais vraiment devant.
En travaillant de plus en plus sur ce mouvement, soyez de plus en plus exigeant : demander au postérieur interne d’aller chercher de plus en plus loin devant et deux ans plus en plus sur le côté (c’est-à-dire augmenter l’amplitude progressivement).
Vous pouvez réaliser cet exercice à pied mais également à cheval.
3 exercices pour améliorer l’engagement des postérieurs à pied
3 exercices pour améliorer l’engagement des postérieurs : (il n’y a pas de secret, il faut mobiliser le cheval !!)
- Sur un cercle, demander à votre cheval de sortir les hanches en dehors du cercle (en mode désengagement des postérieurs)
- Demander sur une mini épaule dedans avec les hanches sur un grand cercle et les épaules sur un cercle plus petit
- Demander à votre cheval un demi-tour autour des épaules en mobilisant les hanches
Bref, tous les exercices qui mobilisent les hanches sont recommandés.
Dans un premier temps, veillez à bien conserver la tête dans le sens opposé du déplacement : si vous souhaitez décaler les hanches vers la droite, demander à votre cheval de garder la tête à gauche.
Comme expliqué également dans l’article de Terres de Sport équestre, la mobilisation des postérieurs c’est la clé pour travailler l’engagement des postérieurs !
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3.2. L’épaule en dedans et les déplacements latéraux pour améliorer l’engagement des postérieurs
La première étape va consister à travailler l’engagement du postérieur interne en incurvation, grâce à des mouvements latéraux dans le sens opposé de l’incurvation, c’est-à-dire tous les exercices type épaule en dedans.
Le fait de travailler en latéralité et dans une incurvation (avec du pli), cela permet à la fois :
- d’étirer les muscles en éloignant les points d’insertion de manière plus importante qu’en ligne droite. Plus le cheval aura fait des mouvements latéraux avec des amplitudes grandes, plus il sera souple et donc capable d’aller chercher le terrain loin devant lors des « lignes droites ».
- De faire travailler les muscles responsables des mouvements latéraux (tous les muscles abducteur et adducteurs du cheval). Rappelons que les muscles Ilio–psoas sont à la fois le muscle de l’engagement du postérieur sous la masse mais également un adducteur. Donc, travailler en latéralité permet de travailler directement le muscle de l’engagement des postérieurs.
Nous avons sélectionner trois exercices qui permettent d’augmenter la contrainte d’engagement du postérieur interne (vous travaillez spécifiquement le postérieur interne au déplacement) de manière progressive.
Exercice 1 : Le premier exercice est le pas élémentaire de côté.
Le cheval est situé face au mur, tête à l’opposé du sens du déplacement, et se déplace latéralement en croisant ses antérieurs et ses postérieurs.
Ici, nous allons principalement travailler la composante latérale du mouvement des postérieurs : les mouvements abduction et adduction. Il fait, le cheval étant quasiment perpendiculaire au mur, il y a pas de composante longitudinale dans le mouvement (le cheval va chercher le terrain sur le côté est très peu sur le devant).
PS : cet exercice pour se réaliser devant une barre ou alors en plein milieu d’un manège également. L’idée c’est de travailler vraiment la composante latérale avec un cheval qui « marche en crabe », en faisant toujours attention que le postérieur interne passe devant le postérieur externe et qu’il y a bien un croisement des postérieurs.
Exercice 2 : la cession à la jambe
Dans la cession à la jambe, le cheval est toujours en mouvement latéral mais cette fois-ci nous ajoutons une composante longitudinale : le cheval va chercher le terrain sur le côté mais également sur le devant.
Nous allons donc augmenter la contrainte de l’engagement du postérieur est donc demandé à l’lio-psoas travailler à la fois en latéral et en longitudinal.
Exercice 3 : l’épaule en dedans
Dans l’épaule en dedans sur trois pistes, le fait que le cheval soit incurvé et se déplace de manière latérale tout en conservant une composante longitudinale (je vais aller pas garder la piste), fait que la contrainte de l’engagement du postérieur est maximal. Les contraintes sont supérieures à tous les autres déplacements latéraux dérivés mais également à celle de la ligne droite.
3.3. Assouplir le cheval et améliorer l’engagement des postérieurs grâce à l’appuyer
Même si l’épaule en dedans est un exercice génial pour travailler l’assouplissement du cheval, l’appuyer l’est encore mieux pour assouplir !
L’appuyer et ses dérivés pour améliorer la locomotion du cheval
Pour rappel, l’appuyer et tous ses dérivés est un déplacement latéral où le cheval est incurvé dans le sens où il se déplace. Par exemple, le cheval est incurvé à gauche, et il se déplace vers la gauche.
Biomécanique du cheval : comparaison épaule en dedans et appuyer
En comparant appuyer et épaule en dedans, on pourrait dire que l’épaule en dedans travaille beaucoup plus le raccourcissement des muscles de l’engagement (ilio-psoas) la et le raccourcissement des muscles de la propulsion des postérieurs (fessier moyen et masse commune). À l’inverse, l’appuyer serait plus efficace pour un travail d’assouplissement de ces mêmes muscles.
Cela ne signifie pas que l’épaule en dedans ne sert pas à assouplir le cheval, mais il est vrai que l’appuyer, du fait de l’incurvation et du déplacement dans le sens de l’incurvation, fait que les points d’insertion des muscles s’écartent davantage et donc cela permet d’étirer et d’assouplir davantage les muscles.
Pour le jeune cheval, il est important de travailler les appuyer sur des très grandes diagonales. Comme toujours, il faut être progressif dans les déplacements pour ne pas au contraire provoquer des contractures ou des lésions au niveau des muscles.
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