La locomotion du cheval : les 3 éléments essentiels

La locomotion du cheval et la musculation du cheval, également appelée préparation physique du cheval, sont des composantes essentielles à prendre en compte lors de l’entrainement d’un cheval.

Le cavalier et le coach sportif de son cheval ainsi que son professeur. Il doit tout d’abord lui apprendre à porter un cavalier sur son dos, c’est-à-dire travailler dans le respect de sa locomotion. Ensuite, le cavalier doit muscler son cheval dans le bon sens.

Il est important de respecter la locomotion du cheval, c’est-à-dire l’inné locomoteur du cheval. Le cheval n’est pas conformé pour porter du poids sur son dos. Dans sa locomotion naturelle, on observe fréquemment une surcharge de l’avant-main ainsi qu’un dos creux. Afin de respecter la locomotion du cheval, il faut modifier le schéma locomoteur du cheval pour qu’il puisse porter un cavalier sur son dos sans se faire mal. Trois éléments essentiels sont donc important à prendre en compte : mise en tension de la ligne du dessus avec engagement des postérieurs et allongement de l’encolure, remontée du garrot et allégement de l’avant main, contraction des abdominaux. En bref, votre cheval doit apprendre l’équitation !

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Dans sa locomotion naturelle, le cheval n’est pas conformé pour être monté

Locomotion du cheval : Deux observables incompatibles avec l’équitation

En observant un cheval dans sa locomotion naturelle, nous pouvons constater notamment deux choses :

• Une surcharge de l’avant-main
• Un dos creux

Ces deux éléments sont incompatibles avec l’équitation.

Locomotion du cheval inée : surcharge des épaules et de l’avant-main 

Concernant la surcharge de l’avant–main, il est important de rappeler que le cheval ne possède pas de clavicule. Ce sont des sangles musculaires puissantes qui permettent de :

• tenir le tronc au-dessus des antérieurs (muscles de soutien du trou au-dessus des antérieurs) 
• tenir les antérieurs au tronc (muscles de solidarisation des antérieurs au tronc)

Le cheval dispose naturellement d’une surcharge sur cette avant-main. On dit généralement que en position statique : 60 % du poids est réparti sur l’avant main et 40 % sur l’arrière main. Imaginez donc, en mouvement ! En effet, lors des allures vives et également lors du saut d’obstacles, les muscles des antérieurs sont grandement sollicité pour amortir les mouvements.

Maintenant, mettons un cavalier sur le dos du cheval : le cavalier sera situé surtout sur l’avant main (plus spécifiquement au niveau de la clé de voûte (situé entre la 13e et 14e vertèbre dorsale). Ce cavalier va donc davantage surcharger l’avant–main. Une surcharge excessive de l’avant main provoquera ainsi un épuisement anormal des muscles associé à l’avant main ainsi que des lésions possible au niveau des articulations des antérieurs.

Locomotion du cheval inée : une fâcheuse tendance à avoir un dos creux

Il est important de revenir sur l’anatomie du cheval et notamment de sa colonne vertébrale. Sa colonne vertébrale, également appelée le rachis, est composée de vertèbres particulières. En effet, elle dispose d’un corps vertébral associé à des processus épineux et transverse : ce sont des pics osseux situés horizontalement et verticalement le long du corps vertébral. Quand le dos est creuée, on dit que le rachis est en extension : les processus épineux (les pics osseux verticaux) se rapprochent. Cela pourra provoquer des conflits de processus épineux. Il pourra alors s’agir de lésions dorsales importantes au niveau du dos.

Imaginez ensuite, que l’on ajoute un cavalier sur ce dos creux, ce dernier va donc renforcer le creusement du dos. C’est pourquoi, monter un cheval qui creuse son dos est synonyme de maltraitance.

Locomotion du cheval innée : le moteur du cheval est son bloc tête-encolure

Prenez le temps d’observer un cheval au naturel. Juste avant de bouger ses pieds, vous verrez sa tête et son encolure se baisser. Juste avant de s’arrêter ou de ralentir, vous verrez que le cheval lève la tête et son encolure.

• Lorsque le cheval avance, si il baisse la tête, il va donc naturellement surcharger son avant-main.
• Lorsque le cheval ralenti, il monte son bloc tête–encolure, il va donc mettre sa colonne vertébrale en extension : le dos va naturellement se creuser.

Vous pourrez donc constater que dans son schéma locomoteur inné, il n’y a rien qui ressemble à de l’équitation… En effet, en équitation nous voulons que notre cheval reste en équilibre et qu’il engage ses postérieurs pour ralentir et pour avancer, qui ne surcharge pas à son avant-main et conserve un dos rond… On peut donc voir ici que le schéma locomoteur inné du cheval ne sera pas le même que le schéma locomoteur du cheval monté. 

C’est pourquoi, j’aime dire que le devoir du cavalier est d’apprendre au cheval l’équitation et notamment de l’aider à modifier son schéma locomoteur inné pour pratiquer l’équitation sans se faire mal.

Locomotion du cheval au travail

En équitation, nous allons chercher à modifier la locomotion du cheval innée afin qu’il puisse notamment conserver un dos rond et alléger son avant-main. Trois éléments seront essentiels quelque soit l’attitude quelque soit la discipline quelque soit le cheval : la mise en tension de la ligne du dessus, la remontée du garrot et la contraction des abdominaux.

Locomotion du cheval : la mise en tension de la ligne du dessus

Un dos rond : Flexion de la colonne vertébrale

Le cheval qui se déplace avec un dos rond, possède par définition une flexion de la colonne vertébrale. Cette position du dos provoque un écartement des processus épineux des vertèbres dorsales et lombaires. Cela limite ainsi tout risque de lésions et souffrances dorsales. 

Pour permettre une flexion de la colonne vertébrale, nous parlons communément de la mise en tension de la ligne du dessus. En fait, le cheval dispose de ligaments dorsaux, situés au-dessus de la colonne vertébrale, sur le dos. Il s’agit du ligament nuchal (de la nuque jusqu’au garrot) suivi des ligaments supra–épineux (du garrot jusqu’à la croupe). 

La mise en tension de ces ligaments permet le tassement des corps vertébraux, une rigidification du dos et donc la transmission de l’énergie postérieure vers l’avant. La mise en tension de ses ligaments est donc le synonyme d’un dos rond. En effet si ses ligaments sont tendus, les processus épineux sont écartés, et le dos est rond.

Locomotion du cheval : Comment avoir un dos rond ?

Simplement, nous allons mettre en tension cette ligne du dessus par l’avant main et par l’arrière main :

• Par l’avant main : le cheval va mettre son bout du nez vers l’avant et vers le bas afin de mettre en tension le ligament nuchal
• Le cheval va engager ses postérieurs sous la masse afin d’étirer le ligament supra-épineux au niveau de l’arrière-main

L’attitude du cheval doit respecter l’inné locomoteur du cheval

Il est important de noter que quelque soit l’attitude du cheval, c’est-à-dire une attitude avec une nuque au-dessus du garrot (position de dressage de type rassembler) ou alors nuque en dessous du garrot (type western), la mise en tension de la ligne du dessus doit toujours avoir lieu : le cheval va donc toujours chercher à tendre la ligne du dessus en poussant son bout du nez vers l’avant et vers le bas.

Attention donc, si le cheval a un chanfrein au-delà de la verticale, son inné locomoteur n’est pas respecté et la locomotion du cheval est incompatible avec l’équitation. Ci-dessous, vous trouverez l’explication en images ainsi qu’un cheval en souffrance…

Locomotion du cheval : la remontée du garrot et allégement de l’avant-main

Une fois que la ligne du dessus est tendue, le dos est rigide. Les sangles de suspension du tronc au-dessus des antérieurs peut donc fonctionner et faire remonter le garrot sur ce dos afin d’ alléger l’avant main.

Il est important de noter que pour alléger l’avant main, les muscles de suspension du tronc au-dessus des antérieurs doivent absolument fonctionner (rappelons que le cheval n’a pas de clavicule et que ce sont ses muscles qui lui permettent de maintenir son thorax au-dessus de ses pieds).

Évidemment : l’allégement de l’avant main se fait également grâce à l’engagement des postérieurs et rigidification du dos : si le cheval engage ses postérieurs sous sa masse en remontant son garrot, cela provoquera inévitablement une désurcharge de l’avant main et une surcharge de l’arrière–main (on parle communément du recul de centre de gravité).

Locomotion du cheval : le rôle des abdominaux

Pour renforcer le phénomène de flexion de la colonne vertébrale et également porter le cavalier, les contractions des abdominaux sont essentiels. On dit souvent que pour avoir un dos remonté et tendu, il faut que le ventre soit également remonté et tendu.

Comprendre la locomotion du cheval : atelier pour l’humain

Je vous invite grandement à imiter votre cheval : 

1. mettez-vous les deux mains au sol et les 2 pieds au sol.
2. Mettez artificiellement du poids sur vos mains. 
3. Cherchez donc à voir comment vous pouvez alléger cette avant-main ?

Solutions :

• Vous remarquerez que vous pouvez d’une part remontrer votre « garrot » c’est-à-dire écarter vos omoplates et arrondir votre dos en partie haute, 
• vous constaterez que vous pouvez également engager vos postérieur (c’est-à-dire mettre vos pieds plus sous votre ventre) 
• vous remarquerez qu’en contractant les abdominaux vous favorisez également la flexion de votre colonne vertébrale et vous retrouvez alors plus en équilibre. 
• Il ne vous reste plus qu’à tendre votre bout du nez vers l’avant et vers le bas en conservant vos abdominaux, la remontée du garrot, l’engagement des postérieurs. 

• Vous venez de comprendre le schéma locomoteur du cheval monté 🙂 et vous comprendrez également comme mouvement, cela demande encore plus de renforcement musculaire pour tenir cette posture (rappelons que cette posture n’a rien dîner pour le cheval)

Conclusion : la locomotion du cheval doit être irréprochable 

Voici donc un résumé très succinct permettant d’expliquer que le cheval n’est pas du tout conformer pour être monté, que ce soit dans son anatomie ou dans son schéma locomoteur inné. C’est pourquoi, il est essentiel d’apprendre au cheval à modifier son schéma locomoteur afin de pouvoir nous porter sans se faire mal.

Pour vous aider à reconnaitre un cheval dans une bonne posture, il faut apprendre à reconnaitre notamment une bonne attitude. Voici un article qui détaille l‘importance du respect de l’attitude du cheval dans la construction musculaire du cheval.

Cela passe par des apprentissages de la posture équestre mais également un renforcement musculaire. Il faut donc sélectionner des exercices cohérents et successifs permettant à la fois de :

• décomposer les apprentissages pour le cheval (une école motivante et intéressante pour le cheval), mais également 
• renforcer progressivement sa musculature et lui permettre de nous porter de plus en plus longtemps sur le dos grâce à ses muscles. 

Cela est valable pour tous les chevaux quelque soit leur discipline.

Sources :

• La locomotion du cheval, Livre de Gilian Higgins , « Un guide pratique pour entraîner son cheval ».
• Biomécanique du cheval, livre de Pierre Pradier et Marie-Odile Sautel, « Ostéopathie et rééducation équestre »

 

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